La préparation
Bien que cette fois-ci, je prévois de partir beaucoup moins longtemps que lorsque je m'étais lancé sur la Kungsleden, la préparation de ces deux aventures aura été assez similaire. La différence s'est jouée surtout sur la quantité de nourriture à emmener. Aussi sur le temps que j'ai eu à y accorder, puisque cette fois-ci, contrairement à la précédente, je travaillais.
L'entrainement
Un peu de formation
Conscient d'avoir encore quelques lacunes au niveau de mes compétences de survie dans le grand froid, une des premières étapes de mon entrainement a été de me trouver un stage de quelques jours pour élargir mes connaissances. J'ai eu de la chance, car dans un groupe Facebook de randonnées que je suis, un peu par hasard, je suis tombé sur un guide qui proposait ce genre de formation, avec un programme qui correspondait à ce que je recherchais.
Je me suis donc tout de suite inscrit. Il s'agissait d'un stage de trois jours dans le Vercors organisé par Vincent Henn, autour de la thématique de la gestion du froid.
Ça m'a appris pas mal de choses, notamment que je faisais quelques erreurs. Ça a permis d'éclaircir certains points qui restaient flous pour moi, notamment sur la notion de froid en elle même. Je sais mieux m'y prendre maintenant pour choisir l'emplacement de mon camp. J'ai pris conscience de certains dangers auxquels il faut que je fasse attention. J'ai aussi appris à mieux faire accueillir le froid par mon corps, avec des exercices liés à la respiration notamment.
C'était vraiment très instructif. Le point culminant de ce stage aura été la deuxième nuit, où nous avons dormi dehors, abrités seulement pas une simple bâche avec des températures avoisinant les -10°.
Physique
Concernant l'entrainement physique, je me suis fait peur en me rendant compte que je m'étais un peu laissé aller niveau sport en fin d'année. Je me suis alors remis en état avec un petit programme intensif début 2022. Au programme : renforcement musculaire à coup de séances de kettlebell (ces poids en forme de cloches), vélo, rollers, et surtout, j'ai enfin réussi à me remettre à courir ! Cela faisait une éternité que je n'y arrivais plus. Et là, en étant patient et en y allant tout doucement, j'ai réussi à retrouver à peu près le niveau que j'avais avant, voire mieux. Je me fais donc un petit 10km chaque semaine depuis la mi janvier. Ça m'a rassuré et fait du bien.
À la fin du mois de janvier, je suis allé au Charmant Som en Chartreuse pour me faire un petit entrainement avec tout le matériel afin de le manipuler. J'en ai profité pour emmener ma copine afin de lui faire découvrir le bivouac hivernal. La pulka n'était pas aussi chargée que ce qu'elle va l'être réellement en Finlande, mais elle était avec un poids assez réaliste tout de même. Nous sommes partis tard. Nous nous sommes pressés pour espérer arriver à temps pour assister au coucher de soleil. À ma grande surprise, nous sommes arrivés bien plus tôt que ce que j'avais estimé, et surtout, je suis monté sans faire de pause. Je crois que c'est la première fois que j'arrive à le faire. Du coup, cela m'a rassuré sur ma forme physique et m'a montré que mon petit programme de remise en conditions a bien fonctionné !
Tout s'est bien déroulé, nous avons pu voir le coucher de soleil, nous avons eu une magnifique nuit étoilée et un beau lever de soleil derrière le massif de Belledonne le lendemain. C'était une belle réussite, pour le test du matériel et pour le baptême de madame qui a beaucoup apprécié l'expérience 😊
Manipulation du matériel
Je pensais faire plus d'entrainements à la manipulation de mon matériel que ça, mais au final, ça ne s'est pas avéré nécessaire. Globalement, je le maitrise plutôt bien maintenant. Et surtout, s'organiser une répétition générale comme au Charmant Som, pour juste une nuit, c'est tout de même énormément de travail pour peu de temps. Suite à cette petite sortie, j'ai dû transformer mon appartement en séchoir géant pendant plusieurs jours.
La grosse nouveauté dans mon matériel, et vous l'aurez peut-être remarqué sur les photos précédentes, c'est ma nouvelle tente. J'étais plutôt content de ma bonne vieille MSR Access 2. Elle fait bien le travail pour des petites sorties en zones enneigées avec une météo à peu près maitrisée. Mais pour des séjours plus longs où les conditions sont imprévisibles et peuvent devenir très compliquées, elle ne m'inspirait pas une grande sérénité. J'ai alors investi dans une tente taillée pour les expéditions nordiques. Je me suis tourné vers une marque norvégienne. C'est la même marque que celle sous laquelle je m'étais pris une tempête au Svalbard, et c'est aussi la même gamme. Bref, c'est du costaud !
Mes sorties d'entrainement étaient donc majoritairement orientées vers le montage et démontage de cette nouvelle tente, pour que je sois à l'aise pour la dresser, surtout si je me retrouve dans des conditions difficiles.
Je l'ai baptisée dans le Vercors pour commencer.
Puis pour ma toute dernière sortie, je suis parti uniquement à la journée, dans le Jura, avec seulement la tente dans le sac à dos. Le but était de la monter et démonter plusieurs fois de suite, en essayant d'améliorer ma technique à chaque fois.
J'ai prêté une attention toute particulière à la sécurité, pour ne pas risquer de l'échapper un jour où je devrais la monter avec un vent fort.
Je me suis aussi entraîné à la manipulation de mon réchaud à essence, car cela reste une pièce maitresse de mon matériel de survie. J'ai donc révisé comment le démonter et remonter au cas où il aurait un problème.
Je suis aussi allé faire une session de test de mon panneau solaire, un jour où le soleil était présent, mais un chouia voilé. Je me suis dit que ça correspondrait à peu près à ce que je devrais avoir là haut comme intensité de soleil. À ma grande surprise, le résultat n'a pas été concluant du tout. J'avoue ne pas comprendre. J'ai déjà fait des essais dans des conditions pires que celles-ci et j'avais souvenir que mes appareils se rechargeaient mieux. J'ai donc pris la décision de laisser le panneau solaire à la maison et de le remplacer par une batterie supplémentaire.
La nourriture
Concernant la nourriture, je suis reparti en gros sur les mêmes bases que la dernière fois, avec tout de même quelques ajustements. Je pars à nouveau avec un repas lyophilisé pour chaque soir. Pour le midi en revanche, je change un tout petit peu. Je réduis les nouilles chinoises et les remplace par de la semoule, de la polenta ainsi que de la viande séchée. Ce sera moins écœurant sur le long terme.
Pour chaque soir, j'ajoute aussi un dessert lyophilisé. Ça fait de l'énergie en plus et il y'a le petit côté plaisir qui fera du bien au moral.
Au niveau le petit déjeuner, je me suis préparé des sachets de céréales avec du lait en poudre. Il n'y aura qu'à verser dans le bol et rajouter de l'eau. J'ai pris du vrai lait en poudre cette fois-ci, pas du lait d'amandes. Le lait d'amandes en poudre n'est pas très goûtu et se mélange assez mal à l'eau.
Et pour le reste de la journée, plein de petits en-cas : des fruits secs, des graines, du chocolat, des barres de céréale, des barres de fruits ...
Le chargement de mes sacs étant déjà suffisamment un vrai casse-tête comme ça, j'ai décidé d'expédier mon carton de nourriture par la Poste, pour ne pas avoir à la transporter moi même. Il y'en a tout de même pour 10kg.
Le colis est arrivé lundi à mon hôtel.
Les sacs
Comme à chaque fois, avec tout le matériel que je cherche à emporter, la préparation des sacs a été assez infernale. Je me retrouve toujours à flirter avec la limite de poids autorisée dans l'avion et à devoir aller chasser les grammes pour tout alléger.
Après avoir longuement bataillé, je pense m'en être plutôt pas mal sorti au final. J'ai pu prendre mon gros téléobjectif cette fois-ci, et de quoi me camoufler un peu, pour espérer faire de la photo animalière. J'ai réussi à embarquer mes raquettes aussi. J'aurai donc les skis pour me déplacer sur de longues distance et les raquettes pour tourner autour du camp et faire de la photo.
Dans le bilan de ma Kungsleden, j'avais dit que j'étais beaucoup trop chargé et qu'il faudrait que je m'allège la prochaine fois. Devinez quoi ? C'est raté ! Je me retrouve à avoir encore plus lourd. Mais le type de séjour est différent, donc ça devrait être moins problématique. Je n'aurai pas à avancer autant et aussi vite que sur la Kungsleden. Je vais pouvoir me permettre de faire de plus petites étapes et éventuellement de rester plusieurs jours au même endroit.
Le fauve !
Comme pour chacun de mes séjours précédents, le fauve est parti en vacances chez mes parents 😊
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