Le matériel

Partir avec du matériel performant et adapté est d'une importance capitale pour ce genre d'aventure.
Le 07/03/2020

Bon, cet article aurait mérité que je m'attarde plus dessus, mais malheureusement, le départ étant demain, je commence à être un peu pris par le temps. Je vais donc être rapide et concis. Ceux qui auront des questions ou qui voudront en savoir plus, n'hésitez pas à me contacter ou à demander dans la patie commentaires au bas de cette page.

Les vêtements

Au niveau vestimentaire, pas de grosses différences avec mes aventures nordiques précédentes. Je repars à nouveau sur le principe de l'oignon, où j'empile les couches.

Je pars donc avec trois sous couches en laine mérinos, plus éventuellement une en synthétique, mais il est possible qu'elle saute au moment de finaliser mes bagages cet après midi.

Trois grosses paires de chaussettes épaisses en mérinos plus trois plus fines, de la même matière à mettre dessous.

Une paire de sous gants, toujours en laine mérinos.

J'embarque aussi quatre boxers ... devinez en quelle matière ? Laine mérinos ! Quatre, ça parait peu, mais en fait, cette laine limite les odeurs, est anti bactérienne et reste chaude même humide. Et en fait, dans le froid comme ça, on se change beaucoup moins qu'habituellement. De toutes façons il faut être honnête : même si elle n'est pas à négliger, l'hygiène ne sera pas vraiment au top. J'aurai tout de même avec moi de la lessive en feuilles pour faire un peu de lavage aux fins d'étapes.

Donc pour résumer, au contact de la peau, je serai équipé uniquement en mérinos. C'est ce qui est fortement recommandé pour ce genre d'expédition. C'est une matière chaude, thermorégulatrice et avec toutes les propriétés dont j'ai parlé juste avant.

Par dessus, en couche thermique, j'aurai deux grosses polaires, dont une un peu plus chaude que l'autre. En bas, j'ai pris un pantalon en duvet, que je mettrai uniquement le soir quand je serai à l'arrêt.

En dernière couche, pour me protéger des éléments, je pars avec mon ancien pantalon de randonnée froide, puis je me suis acheté un nouveau pantalon de ski The North Face, avec une couche en gore tex. Je me suis rendu compte que les pantalons que j'avais étaient juste déperlants et pas imperméables. Du coup quand il pleut ou que la neige est chaude, ça fini par mouiller.

En haut, je me suis acheté ce qui m'avait manqué au Svalbard et qu'on m'avait prêté : un coupe vent en gore tex. J'ai pris un Arc'Teryx d'alpinisme, un peu plus grand que ce qu'il aurait fallu, pour pouvoir empiler en dessous et remplir les poches d'objets à garder au chaud.

J'ai donc en couche extérieure uniquement du gore tex. C'est une matière imperméable mais respirante, pour éviter que je ne me trempe trop avec ma transpiration.

Par dessus tout ça, pour quand je serai à l'arrêt, j'aurai toujours ma bonne vieille parka The North Face en guise de veste grand froid. Elle m'a bien rendu service quand j'étais en Finlande avec des -25. J'avais tout de même peur qu'elle ne soit pas suffisante en cas de froid très rude à l'arrêt au campement. Je me suis donc pris une doudoune Mountain Hardwear en complément. Une très technique, chaude mais légère, qui me reservira pour mes bivouacs estivaux.

Pour la tête : un bonnet en laine mérinos, une cagoule fine en soie, une cagoule épaisse coupe vent, pour les tempêtes. J'ai deux tours de cou, un très fin pour quand je suis en mouvement et un plus épais en mérinos pour quand je suis à l'arrêt.

Au niveau des mains, en plus de la fine couche de sous gants dont j'ai parlé au dessus, j'embarque aussi mes bonnes vieilles moufles de combat Hestra Army en lesquelles j'ai une confiance absolue. Mais pour faire les manipulations dans la neige au camp, sans tremper mes sous gants, je me suis pris une paire de gants supplémentaires, imperméables, mais pas trop épais, pour que je puisse utiliser mes doigts.

Pour les chaussures, je vais avoir celles de skis, mais aussi mes Sorel Caribou pour me tenir chaud le soir au camp.

L'équipement de camping

Je pars avec ma tente MSR Access 2 que j'ai utilisé en bivouac toute l'année dernière. Ce n'est pas une tente d'expédition, mais c'est une bonne tente 4 saisons d'alpinisme. Elle devrait faire le taf et pouvoir encaisser pas mal de neige et de vent. C'est une deux places, comme ça j'ai de l'espace pour mettre mes affaires à côté de moi. J'ai remplacé toutes ses sardines d'été par des ancres à neige MSR toughstake (x8) et des piquets spéciaux MSR blizzard (x4). Au cas où ça ne suffirait pas, je peux aussi me servir de mes skis, bâtons et pulka.

Pour le réchaud, j'ai investi dans un modèle qui peut fonctionner à l'essence et au gaz. L'essence est plus compliquée et dangereuse à utiliser, mais elle est plus fiable dans le froid. Si les températures se décident à chuter, ce n'est pas sûr que le gaz fonctionne toujours (environ jusqu'à -10 pour du gaz standard, -22 pour du gaz spécial hiver). Vu que ce type de réchaud est capricieux, au cas où, j'ai tout de même embarqué le brûleur de mon JetBoil que j'utilise habituellement car il ne pèse que 200g.

Pour le sol, j'ai pris un tapis en mousse Thermarest à alvéoles pour faire une première couche d'isolation, puis un matelas Thermarest NeoAir Xtherm qui peut encaisser des températures sacrément froides.

Au niveau du sac de couchage, j'ai fait confiance à l'expérience, j'ai pris le même modèle que ce qu'on nous avait prêté au Svalbard. C'est un Carinthia Defence 6, -20° en confort, -40° en extrême (= avant de mourir d'hypothermie en gros). Il est performant, robuste et pas cher. Ses inconvénients sont son poids et son encombrement. Il est lourd et prend une place monstre. Beaucoup ne jurent que par le duvet en plume et payent des sacs hors de prix avec des performances similaires. En revanche ils sont beaucoup plus léger et compacts. Cependant, pour le grand froid, j'ai vu plusieurs experts conseiller le synthétique car le duvet perd énormément en capacité lorsqu'il est humide. Le synthétique non.

Au cas où ça ne suffirait pas parce que je suis assez frileux, je prends avec moi mon drap de sac en polaire, le plus chaud de la gamme Sea To Summit. Ça me fera gagner quelques degrés et un peu de confort. J'ai une mini bouillotte avec moi aussi 🙂

La pulka est une Acapulka 135L. J'ai hésité à en prendre une plus petite, plus facile à tirer et à transporter, mais je me suis dit que je n'avais pas envie de jouer au Tetris chaque matin avant de repartir. Puis quand je vois tout le bazar que j'emmène, je me dis que j'ai bien fait.

Mes skis sont des Fisher S-Bound 98. J'ai misé sur la maniabilité et la polyvalence.

Pour transporter l'eau qui sera issue de la fonte de neige, j'aurai deux thermos de 1L chacun, de la marque Thermos. Selon le poids et la place qu'il me reste dans les bagages, je vais peut être prendre aussi mon petit Decathlon de 400ml pour avoir toujours du thé chaud de prêt avec moi.

La communication

Pour ne pas être complètement isolé, j'ai investi dans un appareil Garmin InReach.

C'est un GPS mais qui a des fonctions de communication par satellite. Ainsi, je peux envoyer des messages genre SMS ou courts mails même quand mon smartphone ne capte pas. L'autre gros intérêt aussi c'est que je peux déclencher une balise SOS en cas de gros pépin, pour qu'on vienne me chercher.

C'est grâce à ça je vais pouvoir écrire des messages sur la partie live texte du site, ou que vous pourrez suivre ma trace sur la carte en direct.

Vous pourrez normalement aussi retrouver ces informations sur Facebook et Twitter.

N'oubliez pas que ce sont des appareils électroniques, donc dans le froid, il y a plein de raisons pour que ça foire. Ça ne veut pas dire que je suis en train de croupir au fond d'un trou 🙂

La nourriture

Niveau nourriture, en vrac, je pars avec : un repas lyophilisé par soir, du lait d'amande en poudre et des céréales pour le petit dej, des barres genre pâte d'amande à différents parfums, des barres de céréales, des barres énergétiques type Isostar, des graines (noix de cajou et mélange noisettes, noix, fruits secs ...), quelques desserts lyophilisés pour me remettre des journées difficiles (fondue au chocolat, compotes ...), des tablettes de chocolat et des nouilles chinoises (le bon vieux Yum Yum) pour chaque midi. Rien que d'y penser à ces put*ins de nouilles, je suis déjà écoeuré ! 😀

Je n'ai plus trop le temps de vous détailler la quantité que j'embarque pour chaque truc, mais pour ceux que ça intéressent vraiment, je ferai un article plus détaillé à mon retour, en disant si ça a suffit ou non.

Je ne suis pas un gros gabarit alors je n'ai pas une consommation énergétique énorme. Mais j'ai quand même essayé de me rapprocher de la consommation thérorique annoncée pour des efforts extrêmes pour une personne de ma corpulence. J'ai vu des gens partir avec des quantités énormes par rapport à moi, mais d'après des articles que j'ai lu, je reste dans le vrai.

En me basant sur ma propre expérience, lorsque nous avons fait le tour du Queyras avec Marion cet été, à la fin, nous ne mangions presque plus le midi tellement notre lyophilisé du soir nous suffisait. Et pourtant nous gagnions tout de même en puissance. Donc je me dis qu'avec tout ce que j'ai pris là, ça devrait aller.

Et puis dans le pire des cas, si je consomme plus que prévu, je ravitaillerai dans les refuges.

Comme j'en avais déjà parlé, je pars avec à peu près 15 jours de nourriture avec moi. C'était une connerie d'ailleurs, j'aurais mieux fait d'expédier tout ça à Abisko par la Poste, ça m'aurait moins mis en difficultés pour boucler mes bagages. Mais j'ai réalisé trop tard. On peut envoyer des colis à la STF Mountain Station Abisko en plus. Vous le saurez comme ça pour ceux qui voudraient y aller. Ensuite, je me suis expédié 15 jours supplémentaire à la station de Kvikkjokk, à peu près à mi chemin. Ce matin mon colis est entré en Suède. J'espère qu'il arrivera jusqu'au bout.

Voilà, vous savez tout ou presque ! Je n'ai pas parlé des détails genre PQ et choses comme ça hein 😀

Aller, je suis en retard pour boucler les bagages, donc je vous laisse là pour le moment, n'hésitez surtout pas si vous avez des questions, je devrais avoir du temps pour répondre dans les aéroports demain, ou à mon retour.

J'essayerai de faire un dernier petit point ce soir avant le départ si j'ai le temps. Sinon consultez la partie Live du site, j'écrirai des SMS quand je pourrai.

 

PS : désolé par avance si cet article est truffé de fautes, je n'ai plus trop le temps de me relire attentivement.

PS2 : Comme on me l'a fait remarquer, j'ai oublié de parler de l'éclairage ! J'aurai donc une lampe frontale Petzl rechargeable, avec une batterie supplémentaire. Ensuite pour recharger tout le bazar électrique que j'aurai (et il y en a vu tout le matériel photo et vidéo que j'ai), je prends des power banks et un panneau solaire. J'ai été assez impressioné par les performances de celui-ci pendant mes entrainements.

Vos commentaires :

Par Sylvain le 7 mars 2020 à 14:28
Bien vu Tung, j'ai complété l'article tout en bas ;)
Par Tungy le 7 mars 2020 à 14:22
Euh, n'oublie pas des lampes et des piles !

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