Jour 12 : Kiruna
Ce matin je n'ai pas mis de réveil. Pas besoin, je n'ai pas de camp à replier, de refuge à rejoindre ou de bus à prendre. Juste laisser passer le temps à Kiruna, en attendant mon vol le lendemain matin.
La flemme d'aller me trouver un petit déjeuner en ville ou au resto de l'hôtel. Je tape dans ce qui me reste de vivres et me fait un bol de céréales au lait d'amandes en poudre dans ma chambre. Je me rattraperai ce soir en me faisant une dernière bonne bouffe avant de partir.
Je passe la matinée affalé sur mon lit, à taper des articles sur mon blog tout en étant en attente d'Air France au téléphone. Je n'en peux plus de leur musique d'attente ! Au bout de deux heures, tant pis, je craque, j'abandonne. Vu les circonstances, j'espère bien qu'ils ne m'embêteront pas à l'aéroport pour mes bagages hors dimensions. De toutes façons je n'ai pas vraiment le choix, d'après ce que je lis sur Internet, personne n'arrive à les joindre.
L'après midi je me suis mis en quête d'une boutique de souvenirs, pour ramener deux ou trois bricoles nordiques comme je le fais à chaque fois. Ce n'est pas parce que ce voyage ci se termine mal qu'il faut tout mettre à la poubelle et tout oublier.
Ensuite, je suis allé faire un petit tour dans Kiruna. C'est étrange, il n'y a vraiment pas grand monde dans les rues. Je ne sais pas si c'est normal ou si c'est parce que les suédois s'appliquent eux mêmes le confinement en bons disciplinés qu'ils sont. Je m'attendais à un peu plus d'animation dans cette ville, mais ce n'est pas dingue. Le centre est à peu près mignon, mais au loin c'est assez moche. C'est une ville minière en fait, donc les paysages environnants sont massacrés.
Aller, petit cours d'histoire : Kiruna possède une des plus grandes exploitations au monde (si ce n'est la plus grande) pour le minerai de fer. Une ligne de chemin de fer la relie directement à la ville de Narvik en Norvège (en passant par Abisko), afin de pouvoir exporter sa production par la mer.
C'est une des raisons pour lesquelles les allemands ont envahi la Norvège pendant la seconde guerre mondiale et qu'il y a eu énormément de combats pour la prise de Narvik. Le but pour eux était de conserver leur approvisionnement en fer suédois, et pour les alliés, de les en empêcher.
Fait assez insolite : la ville est obligée de se déplacer au fil des ans. Les sols sont tellement creusés qu'ils s'affaissent par endroit. Les bâtiments sont donc déplacés un peu plus loin au fur et à mesure. Les zones abandonnées sont petit à petit transformées en parcs.
Ça tombe bien, en me promenant, j'arrive justement dans un de ces parcs ! J'ai été intrigué par le gros bloc de glace sculpté à l'entrée, alors je suis allé m'y balader.
Quelques sculptures en fer par ci par là, toutes en lien avec la nature. Des ours, des renards, des chouettes ...
J'arrive sur une sorte de place où les bancs sont faits de glace. C'est original et joli avec la lumière du soleil rasant derrière.
Bon ok Kiruna, tu n'es pas si moche que ça, tu as de bons côtés 🙂
Juste derrière, ils ont eu une idée de génie ! Un toboggan en glace ! Bon ok, c'est la version pour enfants, ça glisse à peine, mais j'aime bien l'idée quand même.
Evidemment, comme je reste un grand gamin dans l'âme, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller essayer. Ce n'est pas parce que tout part en sucette qu'il faut se laisser abattre quand même !
Aller, il va être temps de rentrer. Je fais un dernier passage vers l'arrêt de bus vers lequel doit passer la navette pour aller à l'aéroport le lendemain matin afin de m'assurer que c'est bien ici.
Retour à l'hôtel, je tue le temps qu'il reste comme je peux, en écrivant des articles, en regardant des trucs sur mon smartphone.
Je descends manger assez tôt au restaurant de l'hôtel. J'ai mis mon étique de côté et j'ai pris un morceau de viande de renne. Je ne suis pas végétarien mais il y a quand même quelques bestioles que ça m'ennuie de manger. Le renne en fait partie, surtout depuis qu'ils m'ont permis de faire parmi mes plus belles photos animalières en Norvège et au Svalbard. Mais bon, repartir d'ici sans avoir goûté leur plat le plus typique, ce serait dommage, alors pour ce soir je vais faire une exception. En fait, c'est ma deuxième exception du séjour, j'en ai déjà mangé à Sälka, mais ça m'a été offert tellement gentiment que je ne pouvais pas refuser.
Cette fois-ci je n'ai pas fait la même erreur que le soir précédent : j'ai laissé de la place pour le dessert. Une bonne petite mousse au chocolat avec plusieurs nuances fera l'affaire !
Le soir je suis retourné mettre le nez dehors un petit coup, pour espérer voir une aurore, mais une fois de plus, les nuages sont arrivés en fin de journée, liquidant toutes mes chances. J'en ai profité pour refaire à pied le chemin que j'aurai à faire le lendemain matin pour le bus et voir s'il y a de la neige tout le long ou pas. Pourquoi ? Tout simplement pour savoir si je pourrai tirer mes affaires dans la pulka ou si je risque d'en baver à devoir changer entre la glissade et les roulettes du sac. A part la dernière route à traverser, c'est bon. Ça devrait aller. En fait il n'y a qu'un bus et vu son heure de passage par rapport à mon vol, c'est très serré et je n'ai pas le droit à l'erreur.
Aller, tout est ok, je vais pouvoir rentrer et me coucher, car demain il va falloir se lever tôt.
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