Jour 8 - Glacier, Longyearbyen et départ

Le 28/04/2019

On y est ! Le dernier jour de l'aventure.

Heureusement, tout n'est pas terminé car nous avons encore un beau programme devant nous, surtout pour la matinée.

Réveil à 7H30 pour être prêts à l'action à 9H. Première nuit au chaud de la semaine. Même si j'aurais pu faire encore quelques jours dans l'inconfort du froid sans trop broncher, il faut reconnaitre que ça fait du bien ! 🙂 Ne pas avoir une nuit coupée en deux par les tours de garde aussi, c'est pas mal !

Nous ne serons que quatre plus les deux guides pour cette dernière sortie matinale. Eric, Philippe, Corinne et Christian ont décidé de passer leur tour et de rester à la guesthouse.

Notre objectif est de partir en raquettes directement depuis notre hébergement, pour monter sur le glacier derrière la ville et visiter une grotte de glace. Ouais, je l'avais dit : beau petit programme 🙂

Pour ce dernier petit déjeuner, je me suis un peu laissé aller et j'ai testé de nouvelles choses. J'ai tapé dans le salé, avec des tranches de jambon, du saucisson, une sorte de salami. J'ai aussi testé le brunost, un fromage norvégien à l'aspect assez étrange, mais qui n'est pas aussi terrible que ce qu'on m'avait dit.

L'heure du départ est arrivée. On chausse les raquettes, un sac à dos avec une couche en plus (n'ayant pas de doudoune j'ai rajouté ma grosse polaire north face), pas de veste grand froid ni de pulka cette fois, on part en coupe vent. On ne fera pas de grande pause avant la fin, puis dans la grotte il ne fera pas trop froid.

Il fait grand beau dehors, mais il y a un sacré vent et du coup ça caille. Ça monte sec quasiment dès le début. On se retrouve vite à découvert. Robin bombarde pour éviter que le froid nous gagne, car ça souffle vraiment très fort. C'est dur, mais c'est super chouette. Le vent balaye la neige en contre jour, c'est magnifique. J'aurais bien aimé m'arrêter pour faire une vidéo de ces bourrasques enneigées, mais il faut qu'on avance. Sans grosse protection contre le froid, on caille très vite.

J'arrive à tenir le rythme au début, mais assez rapidement je me suis retrouvé à court de jus. Décidémment, il va vraiment falloir que je travaille mes jambes et mon endurance pour ma prochaine aventure parce que je ne tiens pas tellement le choc. J'ai bien morflé pendant de longues dizaines de minutes. Quelques pauses pour reprendre notre souffle, mais on repart très vite, le vent n'est pas tendre avec nous.

Marcheurs en raquettes dans la neigeEn route pour la grotte

Dans notre dos, Longyearbyen s'éloigne de plus en plus, au bout de la vallée de Longyeardalen.

Longyearbyen au loin dans la valléeLongyearbyen au loin

Nous arrivons en haut. Petit moment de flottement : Robin ne retrouve pas l'entrée de la grotte. Et oui, les glaciers, c'est vivant, du coup ça bouge ! Après quelques pas, on la trouve enfin, signalée par quelques piquets.

On enfile rapidement notre couche supplémentaire, car à ce moment là on est dans l'ombre, à l'arrêt, en plein vent, alors ça perce tout de suite. Robin passe en premier, puis nous appelle en nous disant de nous jeter dans le toboggan de glace qui sert d'entrée. "Bon ben ... ok ... je ne sais pas du tout où je vais, mais on va faire confiance hein !" 😀

BAM ! Nous voilà à nouveau dans un autre monde. Encore un nouveau monde bien différent. C'est magnifique. On se retouve en bas de l'entrée pour que notre guide nous explique quelques trucs sur le lieu où nous nous trouvons. Ces grottes sont creusées par l'eau lors de la fonte des neiges. On grignotte quelques bricoles et on boit de l'eau pour se réchauffer, puis on avance. On a bien fait de partir tôt, nous sommes les seuls à être ici.

On commence à avancer, en file indienne. Il y a des murs de glace de chaque côté. C'est marrant, ça m'éclate, j'ai l'impression d'être comme un bobsleigh dans sa piste, les épaules frottent et glissent contre les paroies qui nous guident. J'ai fait une petite vidéo pour vous montrer. Bon en fait il y en avait deux, mais sur la deuxième j'ai fait le boulet et c'est tout flou. Ouais ouais ... je sais ... plus de 10 ans que je fais de la photo et je fais encore des conneries de débutant comme ça 😀 Mais j'ai une excuse ! Je ne fais pas souvent de vidéo ! 🙂

C'est trop chouette ! Il y a plein de types de glaces différents, ça fait des couches par endroits.

   

On s'amuse à coller la frontale contre les murs pour voir à travers la glace.

On est tous émerveillés par ce qui nous entoure.

Par endroit, on trouve des capteurs que les scientifiques ont posé. On en profite pour vérifier si les glaçons vont être prêts pour les mojitos. Seb n'a pas l'air convaincu 😀

Un peu plus loin, ça descend à pic. Robin tâte le terrain et il estime que ça va être compliqué de remonter vu qu'on n'est pas équipés. Demi tour !

On prend un peu plus le temps de regarder la glace en détails. Il y a plein de structures différentes, c'est vraiment superbe.

J'avais vu des photos d'endroits comme celui-ci, voire même celui-ci, et la glace ressortait bleue, alors que nous, nous la voyons marrons. En fait j'ai compris l'astuce, ces photos là sont retouchées à mort. J'avoue que ça fait beaucoup plus joli, mais comme le but de ce blog est de raconter et montrer les choses au plus proche de ce qu'elles sont, j'ai préféré laisser mes clichés naturels. Pour vous montrer, j'en ai quand même bidouillé un. Sur Instagram, où là mon but est plus "artistique", je présenterai peut être la grotte de cette façon, je verrai.

Bref, fermons la parenthèse retouche photo pour retourner à nos glaçons 🙂

  

Bon vous le direz pas hein, mais sur la dernière photo, les espèces de gouttes là, j'y ai mis un petit coup de langue pour pouvoir dire "j'ai léché un glacier" 😀

    

Sur le retour, on s'arrête à l'endroit où il y avait le capteur, car c'est un peu plus large et on voudrait se faire une photo de groupe. J'ai fait mes réglages un peu en speed et je ne trouvais plus comment augmenter le délai du retardateur. Deux secondes ça me faisait trop court 😀

Photo de groupeAvec gadin

Alors j'ai pris un peu de temps pour retrouver comment on change la durée.

Photo de groupeSans grimace

Photo de groupeAvec grimace

Une fois de plus, merci à Erica de m'avoir soutenu pour la version grimace. 😀

Ensuite, nous nous sommes tous assis, nous avons coupé nos lampes, puis nous nous sommes fait une minute de silence dans le noir total, parce que ce n'est pas tous les deux jours qu'on peut faire ce genre de chose 🙂

On se dirige vers la sortie, puis juste au niveau de la porte, un autre groupe commence à descendre. Du coup ils nous laissent passer. J'étais derrière. "Were you the last guy in here ?" "Yep !".

Le vent souffle encore sévèrement dehors, alors on chausse vite les raquettes pour se remettre en route et ne pas prendre froid.

Entrée de la grotte de glaceL'entrée de la grotte

L'entrée est derrière cette petite trappe.

C'est reparti ! Je commence à comprendre que ça va sûrement être ma dernière chance de faire des photos du grand nord pour ce voyage-ci, alors j'en profite.

Nos ombres de géants, avec Longyearbyen tout au loin dans le creux.

 

Sur le retour, c'est l'autoroute ! On a bien fait de partir tôt, car il y a plein de monde qui est en train de monter à la grotte. A mi-chemin à peu près, on tombe sur la team glaçon.

Un dernier petit shoot avant de finir. La guesthouse est le 3ème bâtiment dans la rangée de droite sur cette photo :

 Entrée de LongyearbyenRetour sur Longyearbyen

Voilà ! On est rentrés au chaud. Fin des escapades.

Il est environ midi, on va donc se préparer pour manger. Il fait super chaud dans la guesthouse, du coup j'enlève le bas de ma sous couche et reste juste en pantalon d'alpi. On se fait un apéro, on mange tranquillement. C'est un peu le bazar au niveau de nos affaires car on a dû rendre les chambres, alors les sacs sont fermés dans le sous sol ou dans une pièce commune au bout. Du coup on fait quelques allers-retours dans les couloirs pour récupérer tel ou tel truc pour s'équiper pour l'après midi.

Tout le monde est prêt ! On se remet en route, on monte dans la camionette pour aller aider les guides à replier le matériel qu'on a étendu rapidement pour sécher dans un hangar le jour précédent.

Les tentes sont vite pliées, on est pas mal organisés. On passe aux sacs de couchage. Fini ! Ah ? Non ? Mince ! Il y en reste un qui n'a pas son sac de rangement. On cherche de partout dans le hangar : rien. Bah mince ! Et il y en a un qui a eu une idée de génie (j'crois bien que c'est moi 😀) "si ça se trouve on a laissé le sac au fond d'un autre et on a bourré le couchage par dessus. Alors nous voilà tous à redéfaire tous les sacs de couchage, pour au final ne pas trouver ce qu'on cherchait 😀 Robin est arrivé entre temps et nous a dit de laisser tomber.

Terminé pour le rangement. On a quartier libre !

Avec Manu, Seb et Livia on part en promenade vers la mer, pour aller marcher un peu sur le semblant de banquise qu'il y a au bout d'Adventdalen.

Au premier coup de vent "Puuuutttaaaaiiiiiinnnnn !!! Mais pourquoi ça caille autant ???". Je soulève le bas de mon pantalon : ma peau à nu dessous ! J'étais parti pour remettre ma sous couche avant de partir, mais avec ces allers-retours au sous sol pour les sacs, plus quelqu'un qui m'a demandé quelque chose, j'ai fini par oublier ! Et m*rde ! La camionette est en train de repartir au loin. Bon ben tant pis hein, on va marcher, ça va réchauffer.

Je n'ai pas pris mon appareil photo cette fois. Je ne m'attends pas à faire grand chose. Je prends juste deux ou trois photos souvenir avec mon téléphone.

 

WOOOOSSSHHHH ! Grosse rafale de vent. J'ai beau marcher mais ça ne me réchauffe pas. Mon pantalon d'alpi n'est pas doublé, je n'ai presque pas de protection contre le froid. On fait deux ou trois photos sur les morceaux de glace avec les appareils des autres. On marche un peu. Non ! Rien à faire, ça ne réchauffe pas, mes jambes se prennent le froid de plein fouet. Tant pis, je rentre, j'en ai pour presqu'une heure de marche, il ne faut pas que je traine.

Je marche très vite, sans m'arrêter, je suis en train de geler. Au bout d'un moment, je me pince le haut des cuisses, parce que c'est là que ça morfle le plus. Et m*****rde ! Je ne sens plus rien !!! 😨

Je trottine un peu histoire d'aller plus vite et d'espérer réchauffer un peu plus. Là je commence à envisager d'appeler les guides pour qu'ils viennent me récupérer avec la camionette. Je ne voulais pas les déranger, mais là ça commence tout doucement à craindre. J'arrive dans le centre, j'espère pouvoir me réfugier dans une boutique, mais on est dimanche tout est fermé ! Ah non ! Le supermarché est ouvert ! Ouf ! Je suis donc allé me réchauffer contre les radiateurs qui étaient dans le hall.

Une fois que j'ai eu fait le plein de chaleur, je me suis remis en route à fond de balle. Avec la chaleur que j'ai accumulé, si je ne traine pas, ça devrait le faire. J'ai fini par arriver à la guesthouse. Là Robin était à l'accueil, je lui raconte ma mésaventure. "Bah pourquoi tu m'as pas appelé ?", "Ben parce que je suis un tout petit peu c*n tu sais" 😀

Aller, vu l'heure, ça ne vaudra pas le coup de redescendre en ville. L'après midi promenade se termine prématurément pour moi. Je vais aller me prendre une bonne douche bien chaude, puis préparer mes sacs pour le trajet retour.

Une fois à la salle de bain, j'enlève mon pantalon : mes cuisses commencent à retrouver des sensations, mais elles sont toutes brûlées, genre coup de soleil. Bah punaise ! Au moins ça me montre que le froid ne rigole pas et que quand on dit qu'il faut sortir bien équipé, c'est pour une bonne raison (mais bon ... qui en doutait encore ?).

J'ai fait une petite photo des cures dents qui me servent de jambes, pour les archives 😀 Alors attention, pour ceux qui sont un peu sensibles, fermez les yeux. Pour les autres bah ... z'allez voir deux trucs tous fins avec des poils et des rougeurs genre coups de soleil. Mais comme je vous ai déjà raconté comment je fais caca dans la neige, il n'y a plus de tabou entre nous hein !

Pour la petite histoire, ça n'a pas brûlé bien profond parce que le soir les rougeurs et la sensation de brûlure étaient déjà parties. Plus de peur que de mal.

J'ai fini le reste de l'après midi dans le petit salon au fond du couloir, avec les gens de l'autre groupe.

Le soir, mon équipe est arrivée, tout le monde est passé à la douche (pas en même temps hein !).

Ensuite, on a chargé nos sacs dans la camionette, puis nous avons pris la direction du restaurant, pour se faire une dernière bonne bouffe avant de partir.

Nous sommes allés au Kroa.

C'était vraiment sympa, il y avait une bonne ambiance, très chaleureuse.

Je discute avec Robin et j'apprends qu'il connait certaines personnes qui bossent dans le tourisme à Chambéry. Oui oui, ces personnes là 😀 Le monde est petit.

Pour le choix de mon plat, j'ai mis exceptionnellement mon étique de côté. J'ai pris de la baleine en entrée. Ça se présente sous la forme d'un petit carpaccio d'une viande à la limite entre la viande rouge et le poisson. C'est très bon, ça allait très bien avec l'accompagnement. Je crois que c'était du petit rorqual. Oui, on ne voit pas grand chose sur la photo, mais elle a été faite avec mon téléphone et j'ai la flemme de l'envoyer dans Lightroom pour la retoucher 🙂

Et comme mon étique était rangée, j'ai ensuite enchainé sur un burger d'élan. Pareil, très bon, une viande assez salée, donc j'aime bien 🙂

Hop ! Je remets mon étique en place et on en parle plus !

On fini le repas, on paye. Puis ensuite Robin nous a emmenés dans un pub pour boire un dernier coup. J'ai fait mon petit joueur, je me suis abstenu. Je n'avais déjà pas terminé ma bière au restaurant. On prend l'avion juste après alors je n'ai pas envie de prendre de risque. L'alcool parfois ça ne me réussi vraiment pas, surtout le fort 🙂

Sur le coup des 00H30 il me semble, on s'est mis en route pour l'aéroport. Notre avion partait à 2H30 du matin. On attend Robin qui est retourné chercher Erica car il manquait une place dans la camionette et elle repart avec nous.

Puis on lui dit au revoir, sans manquer de le remercier pour ce superbe séjour.

La sécurité me fait ch*er à tout vider mon sac, parce qu'avec mon matériel photo, ça bipe de partout et leur affiche des trucs bizarres sur leurs écrans. Ils me font me mettre sur le côté, mon sac repasse plusieurs fois par les scanners. Aller, c'est bon, ça passe.

Petite pause au magasin de souvenirs pour compléter un ou deux trucs que je n'ai pas trouvé au supermarché. Puis l'attente de l'avion. C'est passé relativement vite finalement.

Je monte, je prends ma place côté hublot. Ouais ! Trop cool ! Je vais pouvoir voir les aurores ! 🙂

L'avion décolle, monte, se stabilise. Bom (bruit de ma tête contre le hublot) ! "Zzzzzzzzzzzzz" 😴 ... Ouais ... "les aurores" 😀

Vos commentaires :

Par Altoz le 29 avril 2019 à 13:23
Tu l'as dit toi même, les glaciers bougent, et ... Même pas peur de retrouver la sortie ?

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faut pas croire ce que disent les journaux