Jour 5 : Salka - Singi

Le 20/03/2020

Ce matin, juste avant d'ouvrir les yeux, j'ai fait un rêve, très limpide. J'étais rentré chez moi, beaucoup plus tôt que prévu. Il y avait encore énormément de vent dehors, mais tout était désert. Je m'en voulais à mort d'être rentré. Je cherchais un moyen pour repartir tout de suite et continuer mon périple. Puis j'ai ouvert les yeux. J'ai pris ça pour un signe : il ne va pas falloir craquer.

J'ai essayé de ne pas trop traîner pour ne pas partir dernier, mais nous étions presque tous dans le même timing. Ce n'est pas une course, mais c'est dur pour le moral de se faire distancer. 

L'étape est magnifique et assez courte, sans grosse difficulté. 

Nous faisons une petite pause rapide à la cabane à mi chemin. Personne ne traîne car tout le monde a des plans différents. Certains dorment au refuge, d'autres continuent sur Kebnekaise pour faire une grosse étape et dormir dans le confort de la grosse station, ou bien encore d'autres y vont en motoneige.

 

Un peu avant d'arriver au refuge, la lumière est devenue magnifique. Le point de vue sur Singi, visiblement la "vallée des Rennes" du roman "Le dernier lapon" dont tout le monde me parle, est époustouflant. Peut être la plus belle vue du séjour.

Tout le monde s'arrête prendre des photos. 

Un déclenchement par erreur met mes spatules à l'honneur. 

Le vent a bien évidemment forci en arrivant. On ne change pas une recette qui marche... 

Comme il est latéral et rasant, la neige qu'il soulève donne de superbes jeux de lumière en contre jour. Le corps subit mais les yeux se régalent.

Je suis resté en retrait avec Joan, pour faire de la photo et quelques vidéos. 

Je vous montrerai les vidéos plus tard. Elles sont assez impressionnantes.

Arrivé au refuge, j'annonce au gardien que je mange juste avec les autres, puis je repars une vingtaine de minutes plus loin pour poser la tente. Comme ça si ça tourne mal, j'ai le temps de revenir. Vu que je suis membre STF, ça ne me coûte rien.

On mange rapidement, puis vient le temps de se dire au revoir.

Jean Louis, un guide du Vercors m'offre sa bouteille de gaz qui ne lui a pas servi en me disant que l'essence allait vite me gonfler (à raison).

L'au revoir le plus chargé en émotions pour moi aura bien évidemment été celui à Erica. Je lui dois beaucoup pour ce voyage. Elle m'aura appris énormément de choses l'an dernier au Svalbard, puis donné plein de conseils avant et après mon départ. Elle m'a beaucoup encouragé et soutenu lors de ces premiers jours d'aventure. Alors encore une fois, merci !

On fait un petit selfie du maître et de l'élève avant de partir, en souvenir. 

Bon, on paraît dégueulasses sur la photo, mais rassurez vous, nous sommes beaucoup plus beaux en vrai ! 😁

La motoneige du groupe du bus arrive. 

Nous sommes donc tous partis chacun de notre côté. 

La gardienne me donne deux ou trois infos avant de me lancer. On plaisante en se disant qu'on espère ne jamais se revoir sinon ça voudrait dire que ça se serait mal passé pour moi. 

Une nouvelle aventure

C'est maintenant une nouvelle aventure qui commence pour moi. Je suis désormais seul, sur un chemin peu fréquenté. 

Même si je sais que l'ambiance avec les autres va me manquer, je suis plutôt serein. J'ai l'impression de vraiment commencer ce pour quoi je m'étais préparé.

J'ai marché en fait presque 45 minutes pour trouver un coin à l'abri du vent. J'ai pris le conseil d'Erica un peu trop au pied de la lettre. "Enterre toi". Du coup je me suis lancé dans un chantier beaucoup trop gros pour préparer le terrain. Ça m'a pris un temps monstrueux. J'ai ragé, pesté, puis à force de me recadrer moi même pour avancer, j'ai fini par le terminer mon bastion. 

Je me dis que les coups en tente me bouffent un temps et une énergie énormes et que finalement les refuges me permettent de mieux en profiter. Il y'a certainement un gros manque d'expérience dans mon organisation aussi. 

La nuit est déjà là. Le vent est rasant et soulève la neige. On voit les étoiles, mais pas d'aurore malheureusement. Et puis pas question de rester à fixer le nord vu comme les yeux se font fouetter par la neige. 

Je ne rêve pas, il y'a bien un peu de vert au dessus de moi à droite ? 

Ça compte comme un demi point pour la photo que j'espérais faire de la tente sous une aurore non ? 

Bref ! Je vais me coucher sans jamais vraiment trouver le sommeil. 

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faut pas croire ce que disent les journaux