Expédition dans le grand nord Norvégien

C'est reparti ! Il y a un an je bouclais les préparatifs finaux pour mon expédition dans le parc d'Urho Kekkonen, en Finlande. Me revoici à nouveau en train de batailler au milieu de mes sacs et de tout mon matériel pour préparer ma prochaine aventure.
Le 24/02/2023

Addiction

L'année dernière, au retour de mon précédent trek hivernal en solitaire, je m'étais dit que c'était tout de même beaucoup d'énergie, de douleurs et de moments difficiles. Je disais que je n'étais pas sûr de vouloir recommencer. Pas seul du moins. Il faut croire que je suis un peu bête et que je n'apprends pas de mes erreurs, puisque finalement, cette année, je remets le couvert ! Le même. En pire peut-être.

J'avais terminé fin 2021 ma conférence sur les aurores boréales en citant cette phrase de l'écrivan danois Jørn Riel :

Ceux qui ont parcouru l’Arctique contractent une maladie grave. Douloureuse et pénible, elle peut frapper n’importe où, n’importe quand. Il n’y a qu’un remède : renvoyer immédiatement le souffreteux en région polaire. Le Virus arcticus est incurable.

Vraissemblablement, il a raison et je n'y coupe pas.

Bien sûr, j'ai étudié la question de repartir sur un voyage facile. Avec une voiture de location et des logements en dur, pour dormir au chaud le soir. Me promener en voiture un peu partout et faire mes photos, comme aux Lofotens en 2021, ou lors de mes tout premiers séjours nordiques. Mais la dose d'adrénaline et tous les bienfaits sur mon mental que m'apportent mes treks me manquaient déjà. Il y a quelque chose de thérapeutique là-dedans.

Me voilà donc reparti pour un tour !

La traversée du Finnmarksvidda

Je m'attaque cette fois-ci à la traversée du plateau du Finnmark, le comté le plus au nord de la Norvège. Ce plateau montagneux, le plus grand du pays, est aussi, mettons les pieds dans le plat tout de suite, sa région la plus froide. Le record de température de Norvège y a été enregistré, à Karasjok, en 1886, avec un -51,4°C. Je vous rassure, pour moi, à cette période et avec le réchauffement climatique, ça ne devrait pas descendre aussi bas ! J'ai même peur de l'inverse pour tout vous dire. Les derniers bulletins météo ont fait part de plusieurs passages dans des températures positives, avec de la pluie. Ça promet pour l'avenir de notre planète tiens !

Le Finnmarksvidda est un plateau extrêmement vaste, en plein territoire Samis (les lapons). Je me suis donc concentré sur la partie qui me semble la plus emblématique : la traversée d'Alta à Karasjok. Ça tombe bien ! Alta était sur ma liste depuis un moment. Karasjok titille aussi ma curiosité car il s'agit de la capitale Samis, où siège le parlement de ce peuple. J'espère donc avoir la possibilité de visiter un peu à la fin de mon trek.

Parlons en du trek en lui même d'ailleurs !

La trace théorique que je me suis prévue fait 125km de long, soit un tout petit peu plus que mes précédentes aventures il me semble. Pour les fous-furieux de la vitesse, ça se plie en six ou sept jours. Mais moi, vous commencez à me connaître : j'aime prendre mon temps. Je n'aime pas me presser, j'aime m'arrêter fréquemment pour faire des photos ou des vidéos, alors j'ai compté large. Très large ! J'ai prévu de passer onze ou douze jours sur le terrain, avec encore un peu de marge sous le coude à la fin au cas où.

Cela représente en moyenne du onze kilomètres par jour, ce qui va me permettre d'y aller relax. Mais attention tout de même ! Je vais être dans des zones beaucoup plus sauvages que les fois précédentes. Je n'aurai certainement pas une belle piste toute tracée et toute tassée, ou des croix rouges tous les vingt mètres pour me guider. Dans cette région, les vents violents sont fréquents. Et sur un plateau, il n'y a pas grand chose pour les arrêter...

La carte interactive avec ma trace envisagée est déjà visible sur la partie live du site.

Un nouveau challenge

À chaque aventure, j'aime bien repousser la barre encore un peu plus loin par rapport à la fois précédente. L'année dernière, ce n'était pas bien flagrant, car sur le papier, mon séjour était plus facile, ou au moins équivalent à la partie de la Kungsleden que j'avais faite en 2020. Mais ceux qui me suivent depuis longtemps le savent : ma Kungsleden avait un goût d'échec suite à mon retour anticipé à cause du COVID. L'objectif de mon dernier trek était donc de conjurer le sort, de terminer dans de bonnes conditions, avec le sourire et de reprendre confiance.

Cette année, le challenge est réel et beaucoup plus évident. Comme je l'ai dit, la zone est plus sauvage, moins équipée et surtout, je ne pourrai pas compter sur les cabanes cette fois-ci, puisqu'il n'y en a tout simplement pas. Ou très peu. J'ai juste noté deux refuges gardés, tenus par des propriétaires privés sur mon itinéraire. Je n'aurai alors pas de filet de secours comme les fois précédentes.

Il va donc falloir être très attentif et toujours garder un œil sur la météo, pour être sûr de ne pas me faire surprendre par quelque chose de trop costaud sans m'y être préparé.

Mais en attendant tout ça, il me reste des sacs à remplir et plein d'autres choses à faire ! Départ prévu le 19 mars !

Vos commentaires :

Par Jean Pierre Saint Valery le 23 mars 2023 à 09:30
Bravo ! tu es de la race des vainqueurs.
Par Manu le 24 février 2023 à 22:53
J'aurai pas du tout lire... Ça me met la pression pour la météo !! 😁 En tout cas ça promet encore une belle aventure !!
Par Jocelyne le 24 février 2023 à 22:42
Je te souhaite d'aller au bout de ton projet

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