Clap de fin

Inutile de se presser ou de se mettre une quelconque pression : je n'ai rien à faire aujourd'hui. Juste à attendre. Aucun bus ne circulera aujourd'hui. Je dois attendre le lendemain pour espérer pouvoir rentrer à Alta et prendre mon avion lundi. Éventuellement, si j'ai un élan de motivation, j'irai me promener quelque part avec les skis dans la journée. En attendant, je prolonge un peu ma nuit en trainant au lit. Au chaud !

Sur le retour de la cuisine où je viens de finir de prendre mon petit déjeuner, j'en profite pour observer le petit bois en contrebas.

Oh ! Une jolie tâche sombre se promène !

C'est un élan !

Après avoir récupéré rapidement mon réflex dans ma cabane, j'essaye de prendre des points de repères pour savoir comment le retrouver dans tous ces branchages. Heureusement pour moi, il a l'air de se promener près du chemin principal, qui rejoint la rivière un peu plus loin.

Je m'empresse donc de descendre en courant pour tenter une approche. J'arrive à l'observer, accroupi derrière un petit buisson. Il m'a vu arriver et se fige en regardant dans ma direction. Je suis patient et ne bouge pas pendant un long moment, le temps qu'il baisse sa garde. J'aurais dû prendre mes skis pour me permettre de glisser discrètement. Tant pis ! J'arrive à prendre quelques clichés à travers les branches, en me redressant tout doucement. Il fini par s'en aller. Je n'aurai pas mieux.

Bon voilà ! Je l'aurais quand même eu mon élan ! Tu as gagné hier, mais aujourd'hui, les points sont pour moi !

Je suis remonté rapidement à la cabane pour récupérer mes skis et retourner me promener dans le petit bois, mais sans succès.

En début d'après midi, je me lance dans le visionnage d'un épisode de série sur mon smartphone, pour passer le temps. Il fait beau dehors. Tellement, que la lumière du soleil me gène. Je ferme les rideaux.

En les rouvrant, la surprise est de taille ! Le temps a radicalement changé. Fini le soleil, place au vent et aux grosses chutes de neige !

Je suis sorti à la première accalmie, pour aller me promener avec les skis. J'ai continué sur la rivière, pour voir à quoi ça ressemblait après Karasjok.

Rien de bien fou. Puis le temps n'est pas très agréable. Je rentre. Je reste tout de même à prendre l'air un petit moment en haut de mon perchoir, devant ma cabane, à observer ce qui se passe en bas.

Le soir, en rentrant du brossage de dents, je vois qu'il y a des aurores au dessus du camping, entre les nuages. J'en profite pour faire quelques dernières photos souvenirs.

Avant de me coucher, je jette un dernier coup d'œil à l'état des routes. Ça a l'air d'avoir été dégagé des deux côtés. Croisons les doigts pour que ça reste comme ça.

À nouveau, comme deux jours auparavant, je m'occupe de replier tout le bazar dans ma cabane pour la rendre à midi. Je prends mon repas dans la cuisine du camping, tout en surveillant l'état des routes et des lignes de bus. Pour le moment, ça a l'air d'aller. Je rends ma clé et me mets en route relativement tôt, pour être sûr de ne pas rater mon transport. J'ai décidé de tenter ma chance avec le bus de 14h30. Il est plus long et a une correspondance à Olderfjord, mais vu les circonstances, je préfère prendre ce qui m'amènera le plus tôt possible à Alta.

J'arrive à l'arrêt avec beaucoup d'avance, mais il vaut mieux ça que l'inverse.

À 14h30, mon bus arrive et Gertrude est chargée dans la soute. Ouf ! Une première étape de faite.

Je ne suis pas encore complètement rassuré pour autant, car si le bus suivant venait à être annulé, je me retrouverais coincé à Olderfjord, et je pense que ce serait encore pire que de rester à Karasjok.

En arrivant au niveau de Lakselv, le ciel se dégage. La route longe la mer, recouverte partiellement de glace. C'est assez chouette ! Je surveille en parallèle les infos sur les bus. Rien à signaler pour le moment.

Nous arrivons à Olderfjord. Immense soulagement ! Le bus pour Alta est là ! Enfin ! Je vais pouvoir rentrer pour de bon ! Ouf !

Nous partons avec une heure de retard car il a fallu attendre un autre bus qui a eu des problèmes, en provenance d'Honningsvåg, mais je m'en fous, mes fesses et celles de Gertrude sont dans un bus pour Alta 😊

Mes photos prises avec mon smartphone derrière la vitre ne leur font pas honneur, mais je suis en totale admiration devant les paysages qui défilent.

Avec la lumière du soleil couchant, j'aurais aimé m'arrêter tous les kilomètres pour faire des photos. Ça me rappelle mon tout premier voyage à Tromsø. Je prends conscience que le mode aventure n'est pas le plus adapté pour faire de jolies photos de ce pays. La Norvège est une terre de road trips. Bien sûr, j'adore faire ce que je fais, partir en expédition, me dépasser et tout ça. Mais pour l'aspect purement photographique, je reste sur ma faim et je sais que j'aurais pu faire bien mieux. Il faudrait que je me refasse un voyage dédié à la photo dans cette région, en étant véhiculé cette fois-ci.

J'arrive enfin à Alta aux environs de 20h. Le soleil est couché depuis un bon petit moment maintenant, mais il fait toujours clair. Les nuits disparaissent de plus en plus vite, pour laisser leur place au soleil de minuit dans quelques semaines. Le bus m'a posé assez loin de mon Airbnb, mais Gertrude se laisse plutôt bien tracter.

J'arrive à destination une demi-heure après. Je ne suis pas encore complètement tiré d'affaire car il faut que je refasse mon packettage pour l'avion le lendemain. Je repars en début d'après-midi. Mais j'aimerais bien profiter du peu de temps que j'aurai le matin pour ramener mon carburant non utilisé au magasin, puis essayer de trouver quelques petits souvenirs.

Je passe aussi rapidement à la petit superette pour faire le plein de paquets de roulés à la cannelle que j'aime tant 😊

J'ai mis le réveil tôt, histoire de ne pas être trop bousculé ensuite. Direction le magasin de sport pour rendre mon surplus de carburant. C'est vraiment le paradis ici pour un gars comme moi. Ils ont presque que des articles pour les activités d'extérieur. On trouve même des verres à vin et des chopes à bière de rando !

Je fais rapidement le tour des boutiques environnantes pour trouver des babioles à ramener, puis je prends la direction de mon Airbnb, car le taxi vient me chercher assez tôt. J'ai préféré compter large. Me presser dans un aéroport avec tout le bazar que j'ai à trainer, ce n'est pas vraiment mon activité favorite.

Je n'aurais donc pas eu le temps de visiter Alta. Dommage.

J'arrive à l'aéroport vers midi. Je n'ai pas autant de chance qu'à l'aller. Cette fois-ci, ils me font payer pour mes bagages supplémentaires. Parait-il que je n'avais pas prévenu en avance, ce qui m'a valu un petit surplus. J'avais pourtant appelé toutes les compagnies avant de partir. Bon tant pis, je ne vais pas me battre maintenant. Mais c'est quand même toujours un gros cirque ces suppléments bagages. Ça ne marche jamais pareil.

Je réalise après coup, qu'à mon grand étonnement, je suis monté dans l'avion sans jamais avoir montré ma carte d'identité à qui que ce soit. Ni au guichet, ni en passant la sécurité et ni en embarquant. Ils sont plus confiants que nous les norvégiens !

Mes vols se sont bien passés, à l'exception du premier où un gamin a passé la totalité du trajet à hurler, sans que personne ne lui dise quoique ce soit.

Je suis arrivé à Lyon tard dans le soirée. Mes bagages n'ont pas suivi. Ma correspondance était courte à Bruxelles, donc je pense qu'ils n'ont pas eu le temps de les charger. Tant pis ! Mieux vaut que ce soit au retour qu'à l'aller. Ils me les amèneront directement chez moi le lendemain. Ça m'évite d'avoir à les trainer pour sortir de l'aéroport.

Et voilà ! C'est la fin de ce périple. Bien content d'être rentré, mais bien content aussi d'avoir vécu tout ce que j'ai vécu.

Gertrude et le reste des bagages sont bien arrivés le lendemain au pied de mon immeuble. Le tout en état.

Le retour à la vie normale a été rude, mais ça fait partie du jeu. Un train annulé, un bus en retard, avant de participer à une journée entière de réunion, m'ont vite remis dans le grand bain.

Au moment du retour et de la reprise, mes joues ont retrouvé un aspect normal. Mes doigts ont retrouvé leur sensibilité, mais les orteils posaient toujours problème (je vous en reparlerai plus tard). J'avais aussi quelques kilos à reprendre. Je pense en avoir perdu au moins quatre lors de ce séjour.

Je publierai dans quelques jours un dernier article pour faire un petit bilan de cette aventure et vous donner des nouvelles de mes orteils 😉

En attendant je tiens à dire un immense merci à toutes les personnes qui m'ont suivi. Vous avez été beaucoup plus nombreux que d'habitude. Même si je ne pouvais pas lire vos messages sur place, je savais que je recevais beaucoup de soutiens et ça m'a vraiment aidé à me pousser dans les moments difficiles. Merci à ceux qui m'ont laissé des commentaires sur mon blog. Je ne vous ai pas répondu car je n'ai pas encore développé la fonctionnalité pour répondre aux commentaires. Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés comme on dit 😅 Mais en tout cas j'ai bien lu tous vos messages et je vous en remercie.

Je rentre de ce séjour avec moins de photos que d'habitude, mais j'ai celles que je voulais pour pouvoir exposer une nouvelle série l'année prochaine, alors je suis content.

Allez, je m'arrête ici car cet article va commencer à être beaucoup trop long, je suis sûr d'en avoir perdu un paquet en cours de route 😅

À dans quelques jours pour le bilan !